Le débit de l’alimentation en eau peut diminuer et la fistuleuse voir alors son canal axial se boucher, durant l'été ou en période sèche. La pression à l’intérieur du tube augmente lors d’une reprise de l’alimentation (période pluvieuse ou hiver). L’eau est donc obligée de se frayer un chemin soit à travers la roche qui supporte la concrétion, soit à travers la collerette qui la maintient à la voûte, soit enfin à travers les parois de la fistuleuse (elle suinte à la surface de la fistuleuse).

A partir du moment où le diamètre de la concrétion augmente et qu'une nouvelle goutte d’eau se forme, une nouvelle fistuleuse nait. Celle-ci se bouche à son tour puis le débit reprend, la concrétion s’épaissit, une nouvelle fistule se forme et ainsi de suite. La stalactite créée, résulte en fait de cette succession de cycle.

Les forces en action

Les forces en action dans la formation des stalactites sont les même que celles des fistuleuses, par contre les multiples arrêts et reprises du débit dans le canal axial constituent la différence fondamentale.

La goutte d'eau abandonne, quand elle arrive au sol, une nouvelle quantité de gaz carbonique dans l’air, quand elle n’a pas déposé sur la stalactite toute sa charge de bicarbonate de calcium. Ce départ de CO2 crée une sursaturation en bicarbonate qui va se déposer au sol sous la forme d’une stalagmite.

De translucides à transparentes, les stalactites de l'Aguzou s'opposent aux stalactites polycristallines classiques opaques. L'absence de dépôt d'impuretés à la surface de la concrétion pendant les arrêts et reprises de l'alimentation en eau explique le phénomène des stalactites monocristallines.

Lorsque stalactite et stalagmite se rencontrent elles forment une colonne ne possèdant de canal axial que dans la partie supérieure (stalactite).

Texte inspiré du livre "Fleurs de pierre" de Patrick Cabrol et Alain Mangin - Année 2000 Editions Delachaux et Niestlé