GÉNÉRALITÉ
Introduction

Le site classé de la grotte de l'Aguzou est situé dans une vaste zone karstique : le karst du Pays de Sault. Pour comprendre mieux ce qu'est un karst, nous présentons un condensé issu de publications réalisées par les chercheurs du Laboratoire souterrain de Moulis et en particulier son Directeur, Alain Mangin, spécialiste en hydrogéologie karstique.

L'origine du karst

La formation du karst commence avec l'action d'eaux acides circulant dans les roches calcaires ; une fois dissoutes, elles laissent place à de grands vides. Ces vides liés les uns aux autres à partir de la surface, suivant une structure bien définie, constituent un karst, en référence à la région actuelle de Slovénie où le phénomène fut décrit pour la première fois, il y a près d'un siècle. Deux acteurs s'imposent pour comprendre le processus :

  1. Les roches calcaires, d'origine sédimentaire et biochimique sont généralement dures et donc très cassantes ; elles se fissurent à la moindre déformation, occasionnée par exemple par des mouvements tectoniques. Elles se dissolvent, en présence d'eau acide, suivant des mécanismes physico-chimiques assez complexes qui réclament plusieurs jours avant de se mettre en place.

  2. Les eaux acides, qui le deviennent lorsque, s'infiltrant dans le sol, elles s'enrichissent du gaz carbonique produit par l'activité biologique. Or, par leur fissuration, les calcaires possèdent une perméabilité suffisante pour permettre à l’eau de s’infiltrer et de circuler sous terre. C’est ainsi que les eaux acides élargissent par dissolution certaines des fractures et organisent ainsi des vides karstiques selon un dispositif tout à fait original dont la grotte de l'Aguzou fournit un excellent exemple.

L'organisation hiérarchique des karsts

L'organisation des vides karstiques résulte de la dynamique même du phénomène de dissolution appelé karstification. Il en résulte, à l'échelle du massif, une organisation hiérarchique des vides, de l'amont vers l'aval, comparable à l'organisation des réseaux hydrauliques de surface. Le karst est formé de trois zones principales :

  1. Une zone épikarstique, près de la surface, où les variations climatiques et différents processus (racines des arbres, dissolution, décompression) ont créé en abondance des fractures et des vides de petites dimensions. Il s’agit en quelque sorte de la « peau » du karst, où se produisent les échanges avec l’extérieur, mais également le stockage d’une partie des eaux de pluie.

  2. Une zone d'infiltration où les eaux suivent deux chemins en n’occupant pas la totalité des vides. L'un, rapide, passe par les fissures élargies, l'autre beaucoup plus lent emprunte des fissures très fines.

  3. Une zone noyée où l'eau s'enfonce en profondeur en occupant tous les vides. L’eau tend à s’écouler plutôt horizontalement, avec un réseau de drainage constituant les rivières souterraines.

De part et d'autre, et en liaison avec elles, existent de nombreux vides de grandes dimensions, appelés “systèmes annexes de drainage”.
On rencontre dans les massifs karstiques trois types de vides :

Le développement du karst

Le karst est un système naturel développé en surface et en souterrain dans des formations calcaires ou dolomitiques. Lorsque la quantité d'eau est suffisante et qu'un potentiel d'altitude est disponible (c'est le cas pour la grotte de l'Aguzou), cette eau fabrique un réseau karstique souterrain.

Les études montrent que 10 000 à 20 000 ans suffisent à la mise en place d'un karst fonctionnel alors qu'en surface 450 000 ans sont nécessaires aux vallées pour atteindre un équilibre morphologique. Il faut savoir que le réseau karstique, dans sa partie inférieure, héberge des réserves d'eau importantes mais sensibles (55 % des réserves en eau souterraines françaises sont karstiques).

Le développement du karst est contrôlé par :

 

Texte également complété par Michel Bakalowicz, HydroSciences Montpellier


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